Les interfaces activées et désactivées par le script réseau
dépendent normalement des fichiers du répertoire /etc/sysconfig/
. Ce répertoire devrait contenir
un fichier par interface à configurer, tel que ifconfig.xyz
, où « xyz » décrit
la carte réseau. En général le nom d'interface (comme eth0) est
suffisant. Dans ce fichier, se trouvent les attributs de cette
interface, tels que son//ses adresse(s) IP, les masques de
sous-réseau, etc. Il faut que le fichier ait pour nom ifconfig.
Si vous n'avez pas suivi la procédure de la section précédente, udev affectera un nom à l'interface de carte réseau en se basant sur les caractéristiques physiques du système comme enp2s1. Si vous n'êtes pas sûr du nom de votre interface, vous pouvez toujours lancer ip link ou ls /sys/class/net après avoir démarré votre système.
Les noms d'interface dépendent de l'implémentation et de la configuration du démon udev exécuté sur le système. Le démon udev de LFS (installé au Section 8.75, « Udev de Systemd-255 ») ne sera pas exécuté à moins de démarrer le système LFS. Il n'est donc pas fiable de déterminer les noms d'interface utilisés dans le système LFS en exécutant ces commandes sur la distribution hôte, même dans l'environnement chroot.
La commande suivante crée un fichier modèle pour le périphérique eth0 avec une adresse IP statique :
cd /etc/sysconfig/ cat > ifconfig.eth0
<< "EOF"ONBOOT=
EOFyes
IFACE=eth0
SERVICE=ipv4-static
IP=192.168.1.2
GATEWAY=192.168.1.1
PREFIX=24
BROADCAST=192.168.1.255
Les valeurs en italiques doivent être modifiées dans chaque fichier pour correspondre à la bonne configuration.
Si la variable ONBOOT
est configurée en
yes
, le script réseau de System V
configurera la carte d'interface réseau (NIC) pendant le démarrage
du système. S'il est configuré avec toute autre valeur que
yes
, le NIC sera ignoré par le script
réseau et ne sera pas configuré automatiquement. On peut démarrer
et arrêter l'interface à la main avec les commandes ifup et ifdown.
La variable IFACE
définit le nom de
l'interface, par exemple, eth0. Elle est nécessaire dans tous les
fichiers de configuration des périphériques réseaux. L'extension
des fichiers doit correspondre à cette valeur.
La variable SERVICE
définit la méthode
utilisée pour obtenir l'adresse IP. Les scripts de démarrage LFS
ont un format d'affectation d'IP modulaire. Créer les fichiers
supplémentaires dans le répertoire /lib/services/
autorise d'autres méthodes
d'affectation d'IP. Ceci est habituellement utilisé pour le DHCP,
qui est adressé dans le livre BLFS.
La variable GATEWAY
devrait contenir
l'adresse IP par défaut de la passerelle, si elle existe. Sinon,
mettez entièrement en commentaire la variable.
La variable PREFIX
contient le nombre de
bits utilisés dans le sous-réseau. Chaque octet dans une adresse IP
est exprimé sur huit bits. Si le masque du sous-réseau est
255.255.255.0, alors il utilise les trois premiers octets (24 bits)
pour spécifier le numéro du réseau. Si le masque réseau est
255.255.255.240, il utiliserait les 28 premiers bits. Les préfixes
plus longs que 24 bits sont habituellement utilisés par les
fournisseurs d'accès Internet ADSL et câble. Dans cet exemple
(PREFIX=24), le masque réseau est 255.255.255.0. Ajustez la
variable PREFIX
en concordance avec
votre sous-réseau spécifique. Si vous ne le mettez pas, PREFIX vaut
24 par défaut.
Pour plus d'informations, voir la page de manuel de ifup.
Le système aura besoin d'un moyen pour obtenir un résolveur DNS
pour résoudre les noms de domaines Internet en adresse IP, et
vice-versa. Ceci se fait en plaçant les adresses IP des serveurs
DNS, disponibles auprès du FAI ou de l'administrateur système, dans
/etc/resolv.conf
. Créez ce fichier en
lançant :
cat > /etc/resolv.conf << "EOF"
# Début de /etc/resolv.conf
domain <Votre nom de domaine>
nameserver <Adresse IP du DNS primaire>
nameserver <Adresse IP du DNS secondaire>
# Fin de /etc/resolv.conf
EOF
Le paramètre domain
peut être omis ou
remplacé par un paramètre search
. Voir
la page de manuel de resolv.conf pour plus de détails.
Remplacez <Adresse IP du
DNS>
par l'adresse IP du DNS le plus approprié pour
la configuration. Il y aura souvent plus d'une entrée (les serveurs
secondaires sont utiles en cas d'indisponibilité du premier). Si
vous avez seulement besoin ou si vous voulez seulement un serveur
DNS, supprimez la seconde ligne nameserver du fichier. L'adresse IP
pourrait aussi être un routeur sur le réseau local.
Les adresses des DNS publiques IPV4 de Google sont 8.8.8.8 et 8.8.4.4.
Pendant le processus de démarrage, le fichier /etc/hostname
est utilisé pour donner un nom
d'hôte au système.
Créez le fichier /etc/network
et
saisissez le nom du système en lançant :
echo "<lfs>
" > /etc/hostname
<lfs>
doit être
remplacé par le nom de l'ordinateur. Ne saisissez pas le FQDN ici.
Cette information sera saisie dans le fichier /etc/hosts
.
Choisissez un nom de domaine pleinement qualifié (fully-qualified domain
name, ou FQDN) et les alias possibles à déclarer dans
le fichier /etc/hosts
. Si vous
utilisez une adresse IP statique, vous devrez décider de celle-ci.
La syntaxe du fichier hosts est :
IP_address myhost.example.org aliases
Sauf si votre ordinateur doit être visible à partir d'Internet (c-à-d que c'est un domaine enregistré et un bloc d'adresses IP valide—ce que la plupart des utilisateurs n'ont pas), assurez-vous que l'adresse IP se trouve dans la plage d'adresses réservée aux réseaux privés. Les plages valides sont :
Plage d'adresses réseau privés Préfixe normal
10.0.0.1 - 10.255.255.254 8
172.x.0.1 - 172.x.255.254 16
192.168.y.1 - 192.168.y.254 24
x peut être un nombre compris entre 16 et 31. y peut être un nombre compris entre 0 et 255.
Une adresse IP privée valide pourrait être 192.168.1.1.
Si l'ordinateur doit être visible sur Internet, un FQDN valide peut être le nom de domaine lui-même ou une chaine composée d'un préfixe (souvent le nom d'hôte) et du nom de domaine séparés du charactère « . ». Ensuite, vous devez contacter votre fournisseur de nom de domaine pour pouvoir résoudre le FQDN vers votre adresse IP publique.
Même si l'ordinateur n'est pas visible sur Internet, un FQDN est
toujours requis par certains programmes, comme les MTA, pour
fonctionner correctement. Un FQDN spécial, localhost.localdomain
, peut être utilisé pour
cela.
Créez le fichier /etc/hosts
en
lançant :
cat > /etc/hosts << "EOF"
# Begin /etc/hosts
127.0.0.1 localhost.localdomain localhost
127.0.1.1 <FQDN>
<HOSTNAME>
<192.168.1.1>
<FQDN>
<HOSTNAME>
[alias1] [alias2 ...]
::1 localhost ip6-localhost ip6-loopback
ff02::1 ip6-allnodes
ff02::2 ip6-allrouters
# End /etc/hosts
EOF
Les valeurs <192.168.1.1>
, <FQDN>
et <HOSTNAME>
doivent être
remplacées suivant les contraintes et les besoins spécifiques (si
la machine se voit affecter une adresse IP par un administrateur
réseau/système et que cette machine est connectée à un réseau
existant). Vous pouvez omettre le ou les noms d'alias facultatifs.