7.2. Configuration générale du réseau

Cette section s'applique seulement si une carte réseau doit être configurée.

Si aucune carte réseau ne sera pas utilisée, il n'est pas nécessaire de créer des fichiers de configuration relatifs aux cartes réseau. Si c'est le cas, supprimez les liens symboliques network de tous les répertoires des niveaux d'exécution (/etc/rc.d/rc*.d) après avoir installé les scripts de démarrage de la Section 7.6, « LFS-Bootscripts-20120901 ».

7.2.1. Création de noms stables pour les interfaces réseaux

S'il n'y a qu'une interface réseau à configurer sur le système, cette section est facultative, bien que cela ne fera pas de mal de l'appliquer. Dans de nombreux cas (comme un portable avec deux interfaces l'une sans, l'autre avec fil), l'application de la configuration de cette section est nécessaire.

Avec Udev et les pilotes réseau modulaires, la numérotation des interfaces réseau n'est pas constante entre deux redémarrages, car les pilotes sont chargés en parallèle, et du coup, dans un ordre aléatoire. Par exemple, sur un ordinateur ayant deux cartes réseau fabriquées par Intel et Realtek, la carte réseau produite par Intel peut devenir eth0 et celle de Realtek eth1. Dans certains cas, après un redémarrage, les cartes sont renumérotées d'une autre façon. Pour éviter cela, Udev est fourni avec un script et des règles pour affecter des noms stables aux cartes réseau basés sur leur adresse MAC.

Les règles ont été pré-générées dans les instructions de construction d'udev (systemd) au chapitre précédent. Regardez le fichier /etc/udev/rules.d/70-persistent-net.rules pour trouver les noms affectés à vos périphériques réseaux :

cat /etc/udev/rules.d/70-persistent-net.rules
[Remarque]

Remarque

Dans certains cas comme lorsque des adresses MAC ont été affectées à la main à une carte réseau, ou dans un environnement virtuel tel que Xen, il se peut que le fichier de règles réseau n'ait pas été généré car les adresses ne sont pas affectées de manière cohérente. Dans ce cas, passez simplement à la section suivante.

Le fichier commence par un bloc de commentaire suivi de deux lignes pour chaque NIC. La première ligne de chaque NIC est une description commentée des IDs matériels (IDs de fabricant PCI et de périphérique, si c'est une carte PCI), puis de ses pilotes entre parenthèses, si le pilote peut être trouvé. Ni l'ID du périphérique ni le pilote ne sont utilisés pour déterminer quel nom donner à une interface ; Ces informations sont là pour référence seulement. La seconde ligne est la règle Udev qui correspond à ce NIC et qui lui affecte au final un nom.

Toutes les règles Udev sont constituées de plusieurs mots, séparés d'une virgule et optionnellement d'un espace. Ces clés de règle ainsi qu'une explication de chacune d'entre elles sont les suivantes :

  • SUBSYSTEM=="net" - Demande à Udev d'ignorer les périphériques qui ne sont pas des cartes réseau ;

  • ACTION=="add" - Demande à Udev d'ignorer cette règle pour un uevent qui n'est pas un ajout (les uevents "retrait" et "changement" se produisent aussi mais ils n'ont pas besoin de renommer les interfaces réseau) ;

  • DRIVERS=="?*" - Ceci existe afin qu'Udev ignore les VLAN ou les sous-interfaces bridge (car les sous-interfaces n'ont pas de pilotes). Ces sous-interfaces sont ignorées car le nom qui pourrait leur être affecté entrerait en conflit avec leur périphériques parents ;

  • ATTR{adresse} - La valeur de cette clé est l'adresse MAC du NIC ;

  • ATTR{type}=="1" - Assure que la règle ne correspond qu'à l'interface primaire dans le cas de certains pilotes sans fil, qui créent plusieurs interfaces virtuelles. Les interfaces secondaires sont ignorées pour la même raison que le sont les VLAN et les sous-interfaces bridge : il y aurait en ce cas un conflit de nom ;

  • KERNEL=="eth*" - Cette clé a été ajoutée au générateur de règles d'Udev pour gérer les machines ayant plusieurs interfaces réseau, toutes ayant la même adresse MAC (la PS3 en fait partie). Si les interfaces indépendantes ont des noms de base différents, cette clé permettra à Udev de leur parler en aparté. Ce n'est normalement pas nécessaire pour la plupart des utilisateurs de Linux From Scratch, mais ça ne fait pas de mal ;

  • NAME - La valeur de cette clé est le nom qu'Udev affectera à l'interface.

La valeur de NAME est la partie importante. Assurez-vous de connaître quel nom a été affecté à chacune de vos cartes réseau avant de continuer, et assurez-vous d'utiliser cette valeur NAME lorsque vous créerez les fichiers de configuration ci-dessous.

7.2.2. Créer les fichiers de configuration des interfaces réseau

Les interfaces activées et désactivées par le script réseau dépendent des fichiers du répertoire /etc/sysconfig/. Ce répertoire devrait contenir un fichier par interface à configurer, tel que ifconfig.xyz, où « xyz » signifie, pour l'administrateur, quelque chose comme le nom du périphérique (par exemple eth0). Dans ce fichier, il y a les attributs de cette interface, tels que son ou ses adresses IP, ses masques de sous-réseau, et ainsi de suite. Il faut que la fin du nom de fichier soit ifconfig.

La commande suivante crée un fichier modèle pour le périphérique eth0 avec une adresse IP statique :

cd /etc/sysconfig/
cat > ifconfig.eth0 << "EOF"
ONBOOT=yes
IFACE=eth0
SERVICE=ipv4-static
IP=192.168.1.1
GATEWAY=192.168.1.2
PREFIX=24
BROADCAST=192.168.1.255
EOF

Les valeurs de ces variables doivent être modifiées dans chaque fichier pour correspondre à la bonne configuration.

Si la variable ONBOOT est configurée à « yes », le script réseau configurera le NIC pendant le démarrage du système. S'il est configuré avec toute autre valeur que « yes », le NIC sera ignoré par le script réseau et ne sera pas configurée automatiquement. On peut démarrer et arrêter l'interface à la main avec les commandes ifup et ifdown.

La variable IFACE définit le nom de l'interface, par exemple, eth0. Elle est nécessaire dans tous les fichiers de configuration des périphériques réseaux.

La variable SERVICE définit la méthode utilisée pour obtenir l'adresse IP. Les scripts de démarrage LFS ont un format d'affectation d'IP modulaire. Créer les fichiers supplémentaires dans le répertoire /lib/services/ autorise d'autres méthodes d'affectation d'IP. Ceci est habituellement utilisé pour le DHCP, qui est adressé dans le livre BLFS.

La variable GATEWAY devrait contenir l'adresse IP par défaut de la passerelle, si elle existe. Sinon, mettez entièrement en commentaire la variable.

La variable PREFIX contient le nombre de bits utilisés dans le sous-réseau. Chaque octet dans une adresse IP est exprimé sur huit bits. Si le masque du sous-réseau est 255.255.255.0, alors il est en train d'utiliser les trois premiers octets (24 bits) pour spécifier le numéro du réseau. Si le masque réseau est 255.255.255.240, il utiliserait les 28 premiers bits. Les préfixes plus longs que 24 bits sont habituellement utilisés par les fournisseurs d'accès Internet ADSL et câble. Dans cet exemple (PREFIX=24), le masque réseau est 255.255.255.0. Ajustez la variable PREFIX en concordance avec votre sous-réseau spécifique. Si vous ne le mettez pas, PREFIX vaut 24 par défaut.

Pour plus d'informations, voir la page de manuel de ifup.

7.2.3. Créer le fichier /etc/resolv.conf

Si le système a besoin d'être connecté à Internet, il aura besoin d'un DNS pour résoudre les noms de domaines Internet en adresse IP, et vice-versa. Ceci se fait en plaçant les adresses IP du serveur DNS, disponibles auprès du FAI ou de l'administrateur système, dans /etc/resolv.conf. Créez le fichier en lançant ce qui suit :

cat > /etc/resolv.conf << "EOF"
# Début de /etc/resolv.conf

domain <Votre nom de domaine>
nameserver <Adresse IP du DNS primaire>
nameserver <Adresse IP du DNS secondaire>

# Fin de /etc/resolv.conf
EOF

Le paramètre domain peut être omis ou remplacé par un paramètre search. Voir la page de manuel de resolv.conf pour plus de détails.

Remplacez <Adresse IP du DNS> par l'adresse IP du DNS le plus approprié pour la configuration. Il y aura souvent plus d'une entrée (les serveurs secondaires sont utiles en cas d'indisponibilité du premier). Si vous avez seulement besoin ou si vous voulez seulement un serveur DNS, supprimez la seconde ligne nameserver du fichier. L'adresse IP pourrait aussi être un routeur sur le réseau local.

[Remarque]

Remarque

Les adresses des DNS publiques IPV4 de Google sont 8.8.8.8 et 8.8.4.4.