La gestion de paquetages est un ajout souvent demandé au livre LFS. Un gestionnaire de paquetages permet de conserver une trace des fichiers installés, simplifiant ainsi leur suppression ou leur mise à jour. Un gestionnaire de paquetages gérera tant les fichiers binaires et de bibliothèque que l'installation des fichiers de configuration. Avant tout, NON—cette section ne parle pas d'un gestionnaire de paquetages particulier, elle n'en recommande pas non plus. Elle fait un tour des techniques les plus populaires pour indiquer comment elles fonctionnent. Le gestionnaire parfait de paquetages pourrait faire partie de ces techniques ou pourrait être une combinaison d'une ou plusieurs techniques. Cette section mentionne brièvement les problèmes pouvant survenir lors de la mise à jour des paquetages.
Parmi les raisons de l'absence d'un gestionnaire de paquetages mentionné dans LFS ou BLFS :
S'occuper de la gestion de paquetages est en dehors des buts de ces livres— visant à apprendre comment un système Linux est construit.
Il existe de nombreuses solutions pour la gestion de paquetages, chacune ayant des forces et ses faiblesses. En inclure une qui satisfait tout le monde est difficile.
Des astuces ont été écrites sur le thème de la gestion de paquetages. Visitez le Projet des astuces et voyez celui qui satisfait vos besoins.
Un gestionnaire de paquetages facilite la mise à jour des nouvelles versions au moment de leur sortie. Généralement, les instructions dans les livres LFS et BLFS peuvent être utilisées pour les nouvelles versions. Voici quelques points à connaître pour une mise à jour de paquetages, spécifiquement sur un système en cours de fonctionnement
Il est recommandé, si un des outils de l'ensemble des outils (glibc, gcc, binutils) doit être mis à jour avec une nouvelle version mineure, de reconstruire LFS. Bien que vous pourriez être capable de ne pas reconstruire tous les paquetages dans leur ordre de dépendances. Nous ne vous le recommandons pas. Par exemple, si glibc-2.2.x a besoin d'être mis à jour vers glibc-2.3.x, il est préférable de reconstruire. Pour les mises à jour encore plus mineures, une simple réinstallation fonctionne généralement mais cela n'est pas garanti. Par exemple, mettre à jour de glibc-2.3.1 à glibc-2.3.2 ne causera aucun problème.
Si un paquetage contenant une bibliothèque partagée est mise
à jour et si le nom de cette dernière est modifié, alors les
paquetages liées dynamiquement à la bibliothèque devront être
recompilés pour être liés à la nouvelle bibliothèque.
(Remarquez qu'il n'y a aucune corrélation entre la version du
paquetage et le nom de la bibliothèque.) Par exemple,
considérez un paquetage foo-1.2.3 qui installe une
bibliothèque partagée de nom libfoo.so.1
. Disons que vous mettez à jour
le paquetage avec une nouvelle version foo-1.2.4 qui installe
une bibliothèque partagée de nom libfoo.so.2
. Dans ce cas, tous les
paquetages liés dynamiquement à libfoo.so.1
doivent être recompilés pour
être liés à libfoo.so.2
.
Remarquez que vous ne devez pas supprimer les anciennes
bibliothèques jusqu'à ce que les paquetages indépendants
soient recompilés.
Ce qui suit est une liste de techniques habituelles de gestion de paquetages. Avant de prendre une décision sur un gestionnaire de paquetages, faites une recherche sur les différentes techniques et notamment leurs faiblesses.
Oui, c'est une technique de gestion de paquetages. Certains n'éprouvent pas le besoin d'un gestionnaire de paquetages parce qu'ils connaissent très bien les paquetages et connaissent les fichiers installés par chaque paquetage. Certains utilisateurs n'en ont pas besoin parce qu'ils planifient la reconstruction entière de LFS lorsqu'un paquetage est modifié.
C'est une gestion des paquetages tellement simple qu'elle ne
nécessite aucun paquetage supplémentaire pour gérer les
installations. Chaque paquetage est installé dans un répertoire
séparé. Par exemple, le paquetage foo-1.1 est installé dans
/usr/pkg/foo-1.1
et un lien
symboique est créé vers /usr/pkg/foo-1.1
. Lors de l'installation de la
nouvelle version foo-1.2, elle est installée dans /usr/pkg/foo-1.2
et l'ancien lien symbolique
est remplacé par un lien symbolique vers la nouvelle version.
Les variables d'environnement telles que PATH
, LD_LIBRARY_PATH
,
MANPATH
, INFOPATH
et CPPFLAGS
ont besoin d'être étendues pour inclure /usr/pkg/foo
. Pour plus que quelques
paquetages, ce schéma devient ingérable.
C'est une variante de la technique précédente. Chaque paquetage
est installé de façon similaire au schéma précédent. Mais au lieu
de réaliser le lien symbolique, chaque fichier dispose d'un lien
symbolique vers son équivalent dans la hiérarchie /usr
. Ceci supprime le besoin d'étendre les
variables d'environnement. Bien que les liens symboliques peuvent
être créés par l'utilisateur, pour automatiser la création,
certains gestionnaires de paquetages ont été écrit avec cette
approche. Parmi les plus populaires se trouvent Stow, Epkg, Graft
et Depot.
L'installation doit être faussée, de façon à ce que chaque
paquetage pense qu'il est installé dans /usr
alors qu'en réalité il est installé dans
la hiérarchie /usr/pkg
. Installer
de cette manière n'est généralement pas une tâche triviale. Par
exemple, considérez que vous installez un paquetage libfoo-1.1.
Les instructions suivantes pourraient ne pas installer
correctement le paquetage :
./configure --prefix=/usr/pkg/libfoo/1.1 make make install
L'installation fonctionnera mais les paquetages dépendants
pourraient ne pas lier libfoo comme vous vous y attenderiez. Si
vous compilez un paquetage qui se lie à /usr/pkg/libfoo/1.1/lib/libfoo.so.1
au lieu de
/usr/lib/libfoo.so.1
comme vous le
prévoyez. La bonne approche est d'utiliser la stratégie
DESTDIR
pour fausser l'installation du
paquetage. Cette approche fonctionne ainsi :
./configure --prefix=/usr make make DESTDIR=/usr/pkg/libfoo/1.1 install
La plupart des paquetages supportent cette approche mais elle
pose problème à certains. Pour les paquetages non compatibles,
vous pouvez soit les installer manuellement soit trouver plus
simple d'installer les paquetages problématiques dans
/opt
.
Avec cette technique, un fichier est balisé avec l'heure avant l'installation du paquetage. Après l'installation, une simple utilisation de la commande find avec les options appropriées peut générer une trace de tous les fichiers installés après que le fichier temps ne soit créé. install-log est un gestionnaire de paquetages écrit avec cette approche.
Bien que ce schéma a l'avantage d'être simple, il a deux inconvénients. Si à l'installation, les fichiers sont installés sans balise de temps autre que l'heure actuelle, ces fichiers ne seront pas suivis par le gestionnaire de paquetages. De plus, ce schéma peut seulement être utilisé lorsqu'un seul paquetage est installé à la fois. Les traces ne sont pas fiables si deux paquetages sont installés dans deux consoles différentes.
Avec cette approche, les commandes que les scripts d'installation accomplissent sont enregistrées. Il y a deux techniques que vous pouvez utiliser :
Vous pouvez initialiser la variable d'environnement LD_PRELOAD
pour qu'elle pointe vers une
bibliothèque à précharger avant l'installation. Lors de
l'utilisation de cette dernière, cette bibliothèque trace les
paquetages en cours d'installation en s'attachant eux-même aux
différents exécutables comme cp, install, mv et trace les appels système
qui modifient le système de fichiers. Pour que cette approche
fonctionne, tous les exécutables ont besoin d'être liés
dynamiquement sans bit suid ou sgid. Le préchargement de la
bibliothèque pourrait causer quelques effets de bord
involontaires lors de l'installation ; donc, réalisez quelques
tests pour vous assurer que le gestionnaire de paquetages ne
casse rien et trace bien tous les fichiers appropriés.
La seconde technique est d'utiliier strace, qui trace tous les appels du système faits pendant l'exécution des scripts d'installation.
Dans ce schéma, l'installation d'un paquetage est faussée dans un répertoire séparé comme décrit plus haut. Après l'installation, une archive du paquetage est créée en utilisant les fichiers installés. L'archive est ensuite utilisée pour installer le paquetage soit sur la machine locale soit même sur d'autres machines.
Cette approche est utilisée par la plupart des gestionnaires de paquetages trouvés dans les distributions commerciales. Les exemples de gestionnaires qui suivent cette approche sont RPM (qui est parfois requis par la Spécification de base de Linux Standard), pkg-utils, apt de Debian, et le système de portage de Gentoo. Une astuce décrivant comment adopter ce style de gestion de paquetages pour les systèmes LFS se trouve à http://www.linuxfromscratch.org/hints/downloads/files/fakeroot.txt.
La création de fichiers de paquet qui incluent des informations de dépendance est complexe et va au-delà de l'objectif de LFS.
Slackware utilise un système basé sur tar pour les archives de paquets. Ce système ne gère volontairement pas les dépendances de paquets car d'autres gestionnaires de paquets plus complexes le font. Pour des détails sur la gestion de paquets, voir http://www.slackbook.org/html/package-management.html.
Ce schéma, unique à LFS, a été décrit par Matthias Benkmann et est disponible sur le Projet des astuces. Dans ce schéma, chaque paquetage est installé en tant qu'utilisateur séparé dans les emplacements standards. Les fichiers appartenant à un paquetage sont facilement identifiés grâce à l'identifiant de l'utilisateur. Les fonctionnalités et avantages de cette approche sont trop complexes pour les décrire dans cette section. Pour plus de détails, voir l'astuce sur http://www.linuxfromscratch.org/hints/downloads/files/more_control_and_pkg_man.txt.
Un des avantages du système LFS est qu'il n'y a pas de fichiers
dépendant de la position des fichiers sur un système de disque.
Cloner la construction d'un système LFS sur un autre ordinateur
avec une architecture similaire au système de base est aussi facile
que l'utilisation de tar sur la partition LFS qui
contient le répertoire racine (environ 250Mio décompressés pour une
construction LFS de base), en copiant ce fichier via un transfère
par réseau ou par CD-ROM vers le nouveau système et en le
décompressant. À partir de là, vous devrez modifier quelques
fichiers de configuration. Les fichiers de configuration que vous
pouvez devoir mettre à jour comprennent : /etc/hosts
, /etc/fstab
, /etc/passwd
, /etc/group
, /etc/shadow
, /etc/ld.so.conf
, /etc/scsi_id.config
, /etc/sysconfig/network
et /etc/sysconfig/network-devices/ifconfig.eth0/ipv4
.
Vous pouvez construire un noyau personnalisé pour le nouveau système, selon les différences du matériel du système avec la configuration du noyau initial.
Enfin, vous devez rendre le nouveau système amorçable via Section 8.4, « Utilisation de GRUB pour paramétrer le processus de démarrage ».