Configurer les logiciels essentiels

Maintenant que tous les logiciels sont installés, tout ce qui nous reste à faire pour que certains programmes fonctionnent correctement est de créer leurs fichiers de configuration.

Configurer Vim

Par défaut, Vim fonctionne en mode compatible avec vi. Certains peuvent l'apprécier, mais je préfère nettement faire tourner vim en mode vim (autrement, je n'aurais pas inclu Vim dans ce livre, mais le Vi original). Créez le fichier /root/.vimrc en lançant ce qui suit:


cat > /root/.vimrc << "EOF"
" Debut /root/.vimrc

set nocompatible
set bs=2

" Fin /root/.vimrc
EOF

Configurer Glibc

Nous avons besoin de créer le fichier /etc/nsswitch. Bien que glibc fournisse des valeurs par défaut quand ce fichier est absent ou corrompu, ces valeurs ne fonctionnent pas correctement avec le réseau dont nous traiterons dans le prochain chapitre. De plus, notre zone horaire doit être configurée.

Créez un nouveau fichier /etc/nsswitch.conf en lançant ce qui suit:


cat > /etc/nsswitch.conf << "EOF"
# Debut /etc/nsswitch.conf

passwd: files
group: files
shadow: files

publickey: files

hosts: files dns
networks: files

protocols: db files
services: db files
ethers: db files
rpc: db files

netgroup: db files

# Fin /etc/nsswitch.conf
EOF

Exécutez le script tzselect et répondez aux questions à propos de votre zone horaire. Une fois ceci fait, le script vous fournira l'emplacement du fichier de zone horaire dont vous aurez besoin.

Créez le lien symbolique /etc/localtime en lançant:


cd /etc &&
rm localtime &&
ln -s ../usr/share/zoneinfo/<resultat de tzselect> localtime

La sortie de tzselect peut ressembler à EST5EDT ou Canada/Eastern.

Le lien symbolique que vous allez créer avec cette information sera:


ln -s ../usr/share/zoneinfo/EST5EDT localtime

Ou:


ln -s ../usr/share/zoneinfo/Canada/Eastern localtime

Configurer le Chargeur Dynamique

Par défaut, le chargeur dynamique recherche les bibliothèques dynamiques dans quelques répertoires par défaut; normalement, le fichier /etc/ld.so.conf est donc inutile, à moins que vous n'ayez d'autres répertoires dans lesquels vous voudriez que le système fasse ses recherches. Le répertoire /usr/local/lib n'est, par défaut, pas scruté pour rechercher des bibliothèques dynamiques; nous vous proposons de créer ce fichier de configuration pour permettre à ldso de scruter ce répertoire. Cela vous évitera des déconvenues après l'installation de nouveaux logiciels dans l'arborescence /usr/local.

Créez un nouveau fichier /etc/ld.so.conf en lançant ce qui suit:


cat > /etc/ld.so.conf << "EOF"
# Debut /etc/ld.so.conf

/lib
/usr/lib
/usr/local/lib

# Fin /etc/ld.so.conf
EOF

Bien qu'il ne soit pas nécessaire d'ajouter les répertoires /lib et /usr/lib, cela ne fait pas de mal. De cette manière, vous voyez vraiment ce qui est recherché, et n'avez pas à vous remémorer les chemins de recherche par défaut, si vous ne le voulez pas.

Configurer Lilo

Nous n'allons pas créer un fichier de configuration de lilo à partir de rien, mais nous utiliserons le fichier de votre système Linux habituel. Ce fichier est différent pour chaque machine, et je ne peux donc pas le créer ici. Comme vous voudrez avoir les mêmes options pour lilo que ce que vous avez en utilisant votre système Linux habituel, vous devrez créer le fichier exactement comme sur le système habituel.

Copiez le fichier de configuration de Lilo et les images du noyau utilisées par Lilo en lançant les commandes suivantes depuis un shell sur votre système Linux habituel. Ne lancez pas ces commandes depuis votre shell chroot.


cp /etc/lilo.conf $LFS/etc
cp /boot/<images noyau> $LFS/boot

Avant d'exécuter la seconde commande, vous devrez connaître les noms des images du noyau. Vous ne pouvez pas simplement copier tous les fichiers du répertoire /boot. Le fichier /etc/lilo.conf contient les noms des images du noyau que vous utilisez. Ouvrez le fichier et regardez les lignes ressemblant à ceci:


image=/boot/vmlinuz

Recherchez toutes les variables image, car leur valeur représentent le nom et la localisation des fichiers image. Ces fichiers sont en général sous /boot, mais il peuvent également être dans d'autres répertoires, selon les conventions de votre distribution.

Configurer Sysklogd

Créez un nouveau fichier /etc/syslog.conf en lançant ce qui suit:


cat > /etc/syslog.conf << "EOF"
# Debut /etc/syslog.conf

auth,authpriv.* -/var/log/auth.log
*.*;auth,authpriv.none -/var/log/sys.log
daemon.* -/var/log/daemon.log
kern.* -/var/log/kern.log
mail.* -/var/log/mail.log
user.* -/var/log/user.log
*.emerg *

# Fin /etc/syslog.conf
EOF

Configurer la Suite Masquage des Mots de passe (Shadow passwords)

Ce paquet contient les utilitaires pour modifier les mots de passe des utilisateurs, ajouter de nouveaux groupes/utilisateurs, détruire des groupes/utilisateurs, etc. Je ne vais pas vous expliquer ce que signifie « masquage des mots de passe » (password shadowing). Vous pouvez lire tout ce qui concerne cela dans le fichier doc/HOWTO dans l'arborescence source de la suite masquage des mots de passe déballée. Il y a une chose que vous devez garder à l'esprit, si vous décidez d'utiliser le support des mots de passe masqués, c'est que les programmes qui nécessitent la vérification des mots de passe (par exemple, xdm, les démons ftp, les démons pop3, etc.) doivent être « compatibles avec le masquage » (shadow-compliant), c'est-à-dire qu'ils doivent pouvoir travailler avec des mots de passe masqués.

Les mots de passe masqués ne sont pas activés par défaut. Se contenter d'installer la suite masquage des mots de passe n'active pas les mots de passe masqués.

C'est maintenant une bonne occasion de lire le chapitre 5 du fichier doc/HOWTO. Vous pouvez y lire comment activer les mots de passe masqués, comment tester si le masquage fonctionne et, sinon, comment le désactiver de nouveau.

La documentation fait allusion à la création de npasswd et nshadow après que vous ayiez exécuté pwconv. Ceci est une erreur dans la documentation. Ces deux fichiers seront créés. Après avoir exécuté pwconv, /etc/passwd ne contiendra plus de mots de passe, mais /etc/shadow oui. Vous n'avez pas besoin de renommer les fichiers npasswd et nshadow vous-mêmes.

Configurer Sysvinit

Créez un nouveau fichier /etc/inittab en lançant ce qui suit:


cat > /etc/inittab << "EOF"
# Debut /etc/inittab

id:3:initdefault:

si::sysinit:/etc/init.d/rcS

l0:0:wait:/etc/init.d/rc 0
l1:S1:wait:/etc/init.d/rc 1
l2:2:wait:/etc/init.d/rc 2
l3:3:wait:/etc/init.d/rc 3
l4:4:wait:/etc/init.d/rc 4
l5:5:wait:/etc/init.d/rc 5
l6:6:wait:/etc/init.d/rc 6

ft:06:respawn:/sbin/sulogin

ca:12345:ctrlaltdel:/sbin/shutdown -t1 -a -r now

su:S1:respawn:/sbin/sulogin
1:2345:respawn:/sbin/agetty tty1 9600
2:2345:respawn:/sbin/agetty tty2 9600
3:2345:respawn:/sbin/agetty tty3 9600
4:2345:respawn:/sbin/agetty tty4 9600
5:2345:respawn:/sbin/agetty tty5 9600
6:2345:respawn:/sbin/agetty tty6 9600

# Fin /etc/inittab
EOF

Créer les fichiers /var/run/utmp, /var/log/wtmp et /var/log/btmp

Les programmes comme login, shutdown, uptime et d'autres cherchent à écrire dans /var/run/utmp, /var/log/btmp et /var/log/wtmp. Ces fichiers contiennent des informations sur qui est actuellement connecté. Ils contiennent également des informations sur l'heure des derniers démarrage et arrêt de l'ordinateur, et un enregistrement des tentatives de connexion ayant échoué.

Créez ces fichiers avec leurs permissions adéquates en lançant les commandes suivantes:


touch /var/run/utmp /var/log/wtmp /var/log/btmp /var/log/lastlog &&
chmod 644 /var/run/utmp /var/log/wtmp /var/log/btmp /var/log/lastlog

Créer le mot de passe de root

Choisissez un mot de passe pour l'utilisateur root et créez-le en lançant la commande suivante:


passwd root